Jacques-Louis David (1748-1825)
The Sabines, 1799

David was fifty years old when he completed his immense painting of the Sabines. The painter had been renowned since the success of his Oath of the Horatii in 1785: his rigorous, energetic and pure vision of ancient Roman history had propelled David into the regeneration of French painting. In the meantime, however, the artist suffered a black legend for his total political commitment to the Revolution in its most radical phase, from September 1792 onwards. The political fall of Robespierre at the end of July 1794 brought with it that of his friend David. Imprisoned for several months, he was accused of having compromised with a government now reduced to the notion of "Terror". Captivity prompted the painter to return to his art: among several ideas he conceived at the time, that of the Sabines would find its culmination five years later. The subject has rarely been depicted: it is not the famous episode of the Sabines' abduction by the early Romans. The action takes place a few months later, when the Sabines, bent on revenge, attack the neighboring city of Rome to recover their daughters and sisters. But their daughters, now mothers, get in the way. For the first time in his career, David entrusts the central action of a major historical painting to a woman: Hersilia orders her husband Romulus to stop fighting Tatius, king of the Sabines. Around her appear six women of all ages, expressing the feelings of humanity that triumph over the vengeful impulses of men. In the climate of latent civil war that characterized the young French Republic, David's Sabines thus sounds like a call for national reconciliation. The painting also encourages us to listen to the political wisdom of women, the great forgotten of revolutionary progress.

Jacques-Louis David (1748-1825)
Les Sabines, 1799

David a cinquante ans lorsqu’il achève de peindre l’immense toile des Sabines. Le peintre est renommé depuis le succès de son Serment des Horaces en 1785 : sa vision rigoureuse, énergique et pure de l’histoire antique romaine a propulsé David en régénérateur de la peinture française. Mais l’artiste pâtit entre-temps d’une légende noire depuis son engagement politique total au service de la Révolution dans sa phase la plus radicale, à partir de septembre 1792. La chute politique de Robespierre, fin juillet 1794, a entraîné celle de son ami David. Emprisonné pendant plusieurs mois, on l’accuse de s’être compromis dans un gouvernement que l’on réduit désormais à la notion de « Terreur ». La captivité incite le peintre à revenir à son art : parmi plusieurs idées qu’il conçoit alors, celle des Sabines trouvera son aboutissement cinq ans plus tard. Le sujet a rarement été représenté : il ne s’agit pas de l’épisode célèbre de l’enlèvement des Sabines par les premiers Romains. L’action se situe quelques mois plus tard, lorsque les Sabins, épris de revanche, attaquent la cité voisine de Rome pour récupérer leurs filles et leurs sœurs. Mais celles-ci, devenues mères déjà, s’interposent. Pour la première fois de sa carrière, David confie l’action centrale d’un grand tableau historique à une femme : Hersilie ordonne à son mari Romulus de cesser son combat contre Tatius, roi des Sabins. Autour d’elle apparaissent six femmes de tous âges qui expriment les sentiments d’humanité qui triomphent des pulsions de vengeance animant les hommes. Dans le climat de guerre civile latente qui caractérise la jeune République française, Les Sabines de David sonne ainsi comme un appel à la réconciliation nationale. Le tableau incite aussi à écouter la sagesse politique des femmes, grandes oubliées des progrès révolutionnaires.

Philatelic document - The Sabines - Jacques-Louis David (1748 - 1825)